“米窿老爹”是法国批判现实主义作家莫泊桑以普法战争为题材的短篇小说之一。作者塑造了一个老农民的形象,描绘出他夜出杀敌,被捕后又临危不惧英勇牺牲的情景,以歌颂法国人民在普法战争中的大无畏的爱国主义精神。 Depuis un mois, le large soleil jette aux champs sa flamme cuisante. La vie radieuse éclot sous cette averse de feu ; la terre est verte à perte de vue. Jusqu’aux bords de l’horizon, le ciel est bleu. Les fermes normandes semées par la plaine semblent, de loin, de petits bois, enfermées dans leur ceinture de hetres élancés. De près, quand on ouvre la barrière vermoulue, on croit voir un jardin géant, car tous les antiques pommiers, osseux comme les paysans, sont en fleurs. Les vieux troncs noirs, crochus, tortus, alignés par la cour, étalent sous le ciel leur domes éclatants, blancs et roses. Le doux parfum de leur épanouissement se mele aux grasses senteurs des étables ouvertes et aux vapeurs du fumier qui fermente, couvert de poules. 一个月以来,炎炎烈日向田野喷射出灼热的火焰。在这火光的照耀下,大地上开出了快乐的生命之花。地面绿油油地,一望无际。天色一片蔚蓝,晴空万里。从远处望去,星散在平原之上的诺曼底农庄象是一片片小树林, 围在又细又高的山毛榉树的藩篱之中。走到近处,人们推开被虫蛀坏的木栅门,象是看到了一座大花园,那儿,象农民一样瘦骨嶙峋的古老的苹果树上鲜花盛开。院子里一排排乌黑钩曲的老树干在蓝天下伸展出它那粉红夹白、光灿夺目的穹顶。敞开着的牲畜棚里散发出浓厚的气味、兽肥堆上挤满了母鸡,堆里正在发酵,透散出蒸气,这些气味和鲜花的芬香夹杂在一起。
Il es tmidi. La famille dine à l’ombre du poirier planté devant la porte : le père, la mère, les quatre enfants, les deux servantes et les trois valets. On ne parle guère. On mange la soupe, puis on découvre le plat de fricot plein de pommes de terre au lard.
De temps en temps, une servante se lève et va remplir au cellier la cruche au cidre.
L’homme, un grand gars de quarante ans, contemple, contre sa maison, une vigne restée nue, et courant, tordue comme un serpent, sous les volets, tout le long du mur.
Il dit enfin : ? La vigne au père bourgeonnede bonne heure c’t’année. P’t-etre qu’a donnera. ?
La femme aussi se retourne et regarde, sans dire un mot.
Cette vigne est plantée juste à la place où le père a été fusillé.
中午,一家人正在门前那棵梨树的树荫下吃饭:父亲、母亲、四个孩子、两个女佣和三个长工。他们几乎没有说话。大家先喝浓汤,然后吃一盘盛得满满的土豆烧肉。
一个女佣不时地站起来走到酒窖里把苹果酒罐罐满。
男的是一个四十岁的壮汉,正在端详那株挨着屋子长的、尚未结果的葡萄树,那树象蛇一样曲曲弯弯沿着墙在百叶窗下蔓延伸展。
他终于说话了:“ 爸爸的那株葡萄树今年早发芽, 也许要结果实了。”
那女的也转过身来端详,但是一声不响。
那株葡萄树就栽在他父亲被枪毙的地方。
C’était pendant la guerre de 1870. Les Prussiens occupaient tout le pays. Le général Faidherbe, avec l’armée du Nord, leur tenait tete.
Or l’état-major prussien s’était posté dans cette ferme. Le vieux paysan qui la possédait, le père Milon, Pierre, les avait re?us et installésde son mieux.
Depuis un mois l’avant-garde allemande restait en observation dans le village.Les Fran?ais demauraient immobiles, à dix lieuesde là ; et cependant, chaque nuit des uhlans disparaissaient.
Tous les éclaireurs isolés, ceux qu’on envoyait faire des rondes, alors qu’ils partaient à deux ou trois seulement, ne rentraient jamais.
On les ramassait morts, au matin, dans un champ, au bord d’une cour, dans un fossé. Leurs chevaux eux-memes gisaient le long des routes, égorgés d’un coup de sabre.
那是在1870年战争时期。普鲁士人占领了这整个地区。番台尔泼将军正率领北方部队和他们对抗。
普鲁士军的参谋部就设在这个农庄里。农庄的主人是名叫皮埃尔-米窿老爹,所以由他负责接待他们并尽力把他们安置好。
一个月来,德军先头部队一直在村子里进行侦察。法军离此地有十里路,按兵不动,可是每天晚上总有几个德国骑兵失踪。
凡是单独派出去巡逻的侦察兵,只要是两三个人一组出去的,总是有去无回。
到了早上,在田野里,院子边,沟渠里人们都能找到他们的尸体。他们的马也沿路躺着,喉咙被人用刀砍断。
Ces meurtres semblaient accomplis par les memes hommes, qu’on ne pouvait découvrir.
Le pays fut terrorisé. On fusilla des paysans sur une simple dénonciation, on emprisonna des femmes ; on voulut obtenir, par la peur, des révélations des enfants. On ne découvrit rien.
Mais voilà qu’un matin, on aper?ut le père Milon étendu dans son écurie, la figure coupée d’une balafre.
Deux uhlans éventrés furent retrouvés à 3 kilomètres de la femme .
Un d’eux tenait encore à la main son arme ensanglantée. Il s’était battu, défendu.
Un conseil de guerre ayant été aussitot constitué, en plein air, devant la ferme, le vieux fut amené.
Il avait soixante-huit ans. Il était petit, maigre, un peu tors, avec de grandes mains pareilles à des pinces de crabe. Ses cheveux ternes, rares et légers comme un duvet de jeune canard, laissaient voir partout la chair du crane. La peau brune et plissée du cou montrait de grosses veines qui s’enfon?aient sous les machoires et reparaissaient aux tempes. Il passait dans la contrée pour avare et difficile en affaires.
这些杀人案件象是同一伙人干的,但是没有能够破案。
地方上感到恐怖了。因为只要稍一告发,农民就被枪决,妇女也被监禁起来。他们还用恐吓手段企图从孩子们身上得到线索。但是什么也没有发现。
不料有一天,人们发觉米窿老爹躺在马厩里,脸上有一道刀伤。
离农庄三公里的地方又发现两个骑兵被杀,腹部被剖开。其中的一个手里还拿着染有 血迹的马刀,可见这个人是经过搏斗曾经自卫过的。
军事法庭立刻在农庄前组成,露天开庭。老头被带了上来。
他六十八岁,矮瘦的个子,背有点弯曲,两只大手象蟹螯一般。头上几根没有光泽的稀发,薄得象小鸭的绒毛一样,使得他头颅上的肌肤到处可见。颈上褐色的皱皮下面露出粗大的青筋,青筋延到颈下隐没,但又在鬓角边复现,在那个地方,大家把他看作一个吝啬而又难弄的人。
On le pla?a debout, entre quatre soldats,devant la table de cuisine tirée dehors. Cinq officiers et le colonel s’assirent en face de lui.
Le colonel prit la parole en fran?ais :
-- Père Milon, depuis que nous sommes ici, nous n’avons eu qu’à nous louer de vous. Vous avez toujours été complaisant et meme attentionné pour nous . Mais aujourd’hui une accusation terrible pèse sur vous, et il faut que la lumière se fasse. Comment avez-vous re?u la blessure que vous portez sur la figure ?
Le paysan nr répondit rien .
Le colonel reprit :
-- Votre silence vous condamne,père Milon. Mais je veux que vous me répondiez, entendez-vous ? Savez-vous qui a tué les deux uhlans qu’on a trouvés ce matin près deu Calvaire ?
Le vieux articula nettement :
C’est mé.
Le colonel, surpris,se tut une seconde, regardant fixement le prisonnier.Le père Milon demeurait impassible, avec un air abruit de de paysan, les yeux baissés comme s’il eut parlé à son curé. Une seule chose pouvait révéler un trouble intérieur, c’est qu’il avalait coup sur coup sa salive ; avec un effort visible, comme si sa gorge eut été tout à fait étranglée.
上校用法语说:
“米窿老爹,自从我们来到这里, 我们对你只有赞扬。你一直待我们很好,殷勤地照料我们。但是今天, 一起重大的告发案件牵涉到你,因此必须把事情弄清楚。你脸上的伤是怎么来的?”
农民一句话也不回答。
上校又说:
“ 米窿老爹,你不说,这正说明你有罪。但是我要你回答我,你听见没有?今天早上在加尔卫山附近发现的两个骑兵被杀,你知道是谁杀的吗?”
老头毫不含糊地回答说:
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