法语小说阅读:小东西上篇(9)

全国等级考试资料网 2019-01-20 09:10:38 32
PREMIERE PARTIE 上篇
Chapitre IX L’AFFAIRE BOUCOYRAN 第九章 布夸朗事件
Avec la Saint-Théophile, voilà les vacances enterrées.
Les jours qui suivirent furent tristes; un vrai lendemain de Mardi gras. Personne ne se sentait en train, ni les ma tres, ni les élèves. On s’installait...
Après deux grands mois de repos, le collège avait peine à reprendre son va-et-vient habituel. Les rouages fonctionnaient mal, comme ceux d’une vieille horloge, qu’on aurait depuis longtemps oublié de remonter. Peu à peu, cependant, grace aux efforts de M. Viot, tout se régularisa. Chaque jour, aux mêmes heures, au son de la même cloche, on vit de petites portes s’ouvrir dans les cours et des litanies d’enfants, roides comme des soldats de bois, défiler deux par deux sous les arbres; puis la cloche sonnait encore, ding! dong! - et les mêmes enfants repassaient sous les mêmes petites portes. Ding ! dong! Levez-vous. Ding ! dong ! Couchez-vous. Ding ! dong ! Instruisez-vous! Ding! dong! Amusez-vous. Et cela pour toute l’année.
O triomphe du règlement ! Comme l’élève Ménalque aurait été heureux de vivre, sous la férule de M. Viot, dans le collège modèle de Sarlande...
Moi seul, je faisais ombre à cet adorable tableau.
Mon étude ne marchait pas, Les terribles moyens m’étaient revenus de leurs montagnes, plus laids, plus apres, plus féroces que jamais. De mon c té, j’étais aigri ; la maladie m’avait rendu nerveux et irritable ; je ne pouvais plus rien supporter... Trop doux l’année précédente, je fus trop sévère cette année... J’espérais ainsi mater ces méchants dr les, et, pour la moindre incartade, je foudroyais toute l’étude de pensums et de retenues...
Ce système ne me réussit pas. Mes punitions, à force d’être prodiguées, se déprécièrent et tombèrent aussi bas que les assignats de l’an IV’... Un jour, je me sentis débordé. Mon étude était en pleine révolte, et je n’avais plus de munitions pour faire tête à l’émeute, Je me vois encore dans ma chaire, me débattant comme un beau diable, au milieu des cris, des pleurs, des grognements, des sifflements : “ A la porte!... Cocorico!... kss!... kss!... Plus de tyrans!... C’est une injustice!... ” Et les encriers pleuvaient, et les papiers machés s’épataient sur mon pupitre, et tous ces petits monstres - sous prétexte de réclamations - se pendaient par grappes à ma chaire, avec des hurlements de macaques.
Quelquefois, en désespoir de cause, j’appelais M. Viot à mon secours. Pensez. quelle humiliation! Depuis la Saint-Théophile, l’homme aux clefs me tenait rigueur et je le sentais heureux de ma détresse. Quand il entrait dans l’étude brusquement, ses clefs à la main, c’était comme une pierre dans un étang de grenouilles: en un clin d’oeil tout le monde se retrouvait à sa place, le nez sur les livres.
On aurait entendu voler une mouche. M. Viot se promenait un moment de long en large, agitant son trousseau de ferraille, au milieu du grand silence ; puis il me regardait ironiquement et se retirait sans rien dire.
J’étais très malheureux. Les ma tres, mes collègues, se moquaient de moi. Le principal, quand je le rencontrais, me faisait mauvais accueil ; il y avait sans doute du M. Viot là-dessous... Pour m’achever, survint Boucoyran.
Oh! Cette affaire Boucoyran! Je suis s r qu’elle est restée dans les annales du collège et que les Sarlandais en parlent encore aujourd’hui... Moi aussi, je veux en parler de cette terrible affaire. Il est temps que le public sache la vérité...
Quinze ans, de gros pieds, de gros yeux, de grosses mains, pas de front, et l’allure d’un valet de ferme : tel était le marquis de Boucoyran, terreur de la cour des moyens et seul échantillon de la noblesse cévenole au collège de Sarlande. Le principal tenait beaucoup à cet élève, en considération du vernis aristocratique que sa présence donnait à l’établissement. Dans le collège, on ne l’appelait que le “ marquis ”. Tout le monde le craignait ; moi même je subissais l’influence générale et je ne lui parlais qu’avec des ménagements.
Pendant quelque temps, nous véc mes en assez bons termes, M. le marquis avait bien par-ci par-là certaines fa ons impertinentes de me regarder ou de me répondre qui rappelaient par trop l’Ancien Régime, mais j’affectais de n’y point prendre garde, sentant que j’avais affaire à forte partie. 相关资料

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