法语阅读辅导:夏多布里昂《勒内》
" Mais comment exprimer cette foule de sensations fugitives que j’éprouvais dans mes promenades ? Les sons que rendent les passions dans le vide d’un coeur solitaire ressemblent au murmure que les vents et les eaux font entendre dans le silence d’un désert : on en jouit, mais on ne peut les peindre. 那些散步时瞬间涌上的种种思绪与感触,如何才能说清呢?在一颗孤独心灵的空地上,那些激情迸发的声响,就如同在沙漠的静寂当中,人们听到的风声与水声的喃喃低语:我们沉浸其中,却无力将其描绘。 " L’automne me surprit au milieu de ces incertitudes : j’entrai avec ravissement dans les mois des tempêtes. Tantôt j’aurais voulu être un de ces guerriers errant au milieu des vents, des nuages et des fantômes ; tantôt j’enviais jusqu’au sort du pâtre que je voyais réchauffer ses mains à l’humble feu de broussailles qu’il avait allumé au coin d’un bois. J’écoutais ses chants mélancoliques, qui me rappelaient que dans tout pays le chant naturel de l’homme est triste, lors même qu’il exprime le bonheur. Notre coeur est un instrument incomplet, une lyre où il manque des cordes et où nous sommes forcés de rendre les accents de la joie sur le ton consacré aux soupirs. 秋日踏着犹豫不定的步伐突然出现在我面前:我满心迷醉的走入暴风雨的时节。有时,我想成为那些战士中的一名,在狂风,怒云与幽灵间穿梭游荡;有时,我却羡慕牧人的命运。我曾看见他在树林旁,将荆棘点燃微火,温暖着双手。我听到他那忧郁的牧歌,这让我想起,无论在何处,人们自然吟唱的歌曲总是充满忧伤,即便在歌唱幸福之时依然如是。我们的心好似一件不完整的乐器,一架缺了弦的竖琴,努力在那表达叹息的声调上,奏出愉快的歌谣。 " Le jour, je m’égarais sur de grandes bruyères terminées par des forêts. Qu’il fallait peu de chose à ma rêverie ! une feuille séchée que le vent chassait devant moi, une cabane dont la fumée s’élevait dans la cime dépouillée des arbres, la mousse qui tremblait au souffle du nord sur le tronc d’un chêne, une roche écartée, un étang désert où le jonc flétri murmurait ! Le clocher solitaire s’élevant au loin dans la vallée a souvent attiré mes regards ; souvent j’ai suivi des yeux les oiseaux de passage qui volaient au-dessus de ma tête. Je me figurais les bords ignorés, les climats lointains où ils se rendent ; j’aurais voulu être sur leurs ailes. Un secret instinct me tourmentait ; je sentais que je n’étais moi-même qu’un voyageur, mais une voix du ciel semblait me dire : " Homme, la saison de ta migration n’est pas encore venue ; attends que le vent de la mort se lève, alors tu déploieras ton vol vers ces régions inconnues que ton coeur demande. " 那天,我迷失在怒放的欧石南花丛中,花海一直延伸到森林边上。微不足道的一点什么也能引起我无限的遐思!微风送到我面前的一枚枯叶,炊烟袅袅缭绕树梢的一座小茅屋,橡树干上在风中战抖的一片青苔,偏僻处的一块怪石,芦苇沙沙作响,荒无人烟的一处湖泊!山谷远处矗立的那座孤独的钟楼经常吸引我的视线;我经常久久注视那在我头顶飞过的鸟群。我想象着它们飞向的那不知名的海港和那些远去的季节:我愿在它们的翅膀上自由翱翔。我内心一种秘密的声音一直缭绕不去;我总觉得自己只是一个旅行者,但天上的一个声音似乎在对我说:“人啊,你迁徙的季节还为来临;等那死亡的风吹起,你就可以飞翔,到你心灵一直向往的陌生地方。” " Levez-vous vite, orages désirés qui devez emporter René dans les espaces d’une autre vie ! Ainsi disant, je marchais à grands pas, le visage enflammé, le vent sifflant dans ma chevelure, ne sentant ni pluie, ni frimas, enchanté, tourmenté et comme possédé par le démon de mon coeur. 快起来吧,期盼已久的风雨会带着勒内到另一生命的地方!如此说着,我快步前行,脸庞在燃烧,风在我的发间呼啸,丝毫感不到雨水风霜,我像被内心的魔鬼附身般,狂喜的同时又痛苦异常。 " La nuit, lorsque l’aquilon ébranlait ma chaumière, que les pluies tombaient en torrent sur mon toit, qu’à travers ma fenêtre je voyais la lune sillonner les nuages amoncelés, comme un pâle vaisseau qui laboure les vagues, il me semblait que la vie redoublait au fond de mon coeur, que j’aurais la puissance de créer des mondes." 夜,当朔风摇撼着我的茅屋,暴雨捶击着我的屋顶,当我透过窗子看到月亮在堆积的云层中穿行,如同苍白的船只划破波浪,这时,似乎生命在我内心不断增长强壮,似乎我有了创造世界的力量。 相关资料 |