法语小说阅读:三个火枪手(26)

全国等级考试资料网 2023-02-03 01:52:02 52

-- Il vous a donc maltraité ? il vous a donc fait des menaces ?

-- Il m’a tendu la main et m’a appelé son ami, -- son ami ! entendez- vous, Madame ? Je suis l’ami du grand cardinal !

-- Du grand cardinal !

-- Lui contesteriez-vous ce titre, par hasard, Madame ?

-- Je ne lui conteste rien, mais je vous dis que la faveur d’un ministre est éphémère, et qu’il faut être fou pour s’attacher à un ministre ; il est des pouvoirs au-dessus du sien, qui ne reposent pas sur le caprice d’un homme ou l’issue d’un événement ; c’est à ces pouvoirs qu’il faut se rallier.

-- J’en suis faché, Madame, mais je ne connais pas d’autre pouvoir que celui du grand homme que j’ai l’honneur de servir.

-- Vous servez le cardinal ?

-- Oui, Madame, et comme son serviteur je ne permettrai pas que vous vous livriez à des complots contre la s reté de l’Etat, et que vous serviez, vous, les intrigues d’une femme qui n’est pas Fran aise et qui a le coeur espagnol. Heureusement, le grand cardinal est là, son regard vigilant surveille et pénètre jusqu’au fond du coeur. "

Bonacieux répétait mot pour mot une phrase qu’il avait entendu dire au comte de Rochefort ; mais la pauvre femme, qui avait compté sur son mari et qui, dans cet espoir, avait répondu de lui à la reine, n’en frémit pas moins, et du danger dans lequel elle avait failli se jeter, et de l’impuissance dans laquelle elle se trouvait. Cependant, connaissant la faiblesse et surtout la cupidité de son mari, elle ne désespérait pas de l’amener à ses fins.

" Ah ! vous êtes cardinaliste, Monsieur, s’écria-t-elle ; ah ! vous servez le parti de ceux qui maltraitent votre femme et qui insultent votre reine !

-- Les intérêts particuliers ne sont rien devant les intérêts de tous. Je suis pour ceux qui sauvent l’Etat " , dit avec emphase Bonacieux.

C’était une autre phrase du comte de Rochefort, qu’il avait retenue et qu’il trouvait l’occasion de placer.

" Et savez-vous ce que c’est que l’Etat dont vous parlez ? dit Mme Bonacieux en haussant les épaules. Contentez-vous d’être un bourgeois sans finesse aucune, et tournez-vous du c té qui vous offre le plus d’avantages.

-- Eh ! eh ! dit Bonacieux en frappant sur un sac à la panse arrondie et qui rendit un son argentin ; que dites-vous de ceci, Madame la prêcheuse ?

-- D’où vient cet argent ?

-- Vous ne devinez pas ?

-- Du cardinal ?

-- De lui et de mon ami le comte de Rochefort.

-- Le comte de Rochefort ! mais c’est lui qui m’a enlevée !

-- Cela se peut, Madame.

-- Et vous recevez de l’argent de cet homme ?

-- Ne m’avez-vous pas dit que cet enlèvement était tout politique ?

-- Oui ; mais cet enlèvement avait pour but de me faire trahir ma ma tresse, de m’arracher par des tortures des aveux qui pussent compromettre l’honneur et peut-être la vie de mon auguste ma tresse.

-- Madame, reprit Bonacieux, votre auguste ma tresse est une perfide Espagnole, et ce que le cardinal fait est bien fait.

-- Monsieur, dit la jeune femme, je vous savais lache, avare et imbécile, mais je ne vous savais pas infame !

-- Madame, dit Bonacieux, qui n’avait jamais vu sa femme en colère, et qui reculait devant le courroux conjugal ; Madame, que dites-vous donc ?

-- Je dis que vous êtes un misérable ! continua Mme Bonacieux, qui vit qu’elle reprenait quelque influence sur son mari. Ah ! vous faites de la politique, vous ! et de la politique cardinaliste encore ! Ah ! vous vous vendez, corps et ame, au démon pour de l’argent.

-- Non, mais au cardinal.

-- C’est la même chose ! s’écria la jeune femme. Qui dit Richelieu, dit Satan.

-- Taisez-vous, Madame, taisez-vous, on pourrait vous entendre !

-- Oui, vous avez raison, et je serais honteuse pour vous de votre lacheté.

-- Mais qu’exigez-vous donc de moi ? voyons !

-- Je vous l’ai dit : que vous partiez à l’instant même, Monsieur, que vous accomplissiez loyalement la commission dont je daigne vous charger, et à cette condition j’oublie tout, je pardonne, et il y a plus -- elle lui tendit la main

-- je vous rends mon amitié. "

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