法语小说阅读:小东西下篇(4)

全国等级考试资料网 2023-02-03 03:01:10 95
 DEUXIEME PARTIE 下篇
Chapitre IV LA DISCUSSION DU BUDGET 第四章 讨论预算
Ce jour-là plus d’un Parisien a d dire en rentrant chez lui, le soir, pour se mettre à table: “Quel singulier petit bonhomme j’ai rencontré aujourd’hui!” Le fait est qu’avec ses cheveux trop longs, son pantalon trop court, ses caoutchoucs, ses bas bleus, son bouquet départemental et cette solennité de démarche particulière à tous les êtres trop petits, le petit Chose devait être tout à fait comique.
C’était justement une journée de la fin de l’hiver, une de ces journées tièdes et lumineuses, qui à Paris, souvent sont plus le printemps que le printemps lui-même. Il y avait beaucoup de monde dehors. Un peu étourdi par le va-et-vient bruyant de la rue, j’allais devant moi, timide, et le long des murs. On me bousculait, je disais “ pardon ! ” et je devenais tout rouge. Aussi je me gardais bien de m’arrêter devant les magasins et, pour rien au monde, je n’aurais demandé ma route. Je prenais une rue, puis une autre, toujours tout droit. On me regardait.
Cela me gênait beaucoup. Il y avait des gens qui se retournaient sur mes talons et des yeux qui riaient en passant près de moi ; une fois j’entendis une femme dire à une autre : “ Regarde donc celui-là. ” Cela me fit broncher... Ce qui m’embarrassait beaucoup aussi, c’était l’oeil inquisiteur des sergents de ville. A tous les coins de rue, ce diable d’oeil silencieux se braquait sur moi curieusement ; et quand j’avais passé, je le sentais encore qui me suivait de loin et me br lait le dos. Au fond, j’étais un peu inquiet.
Je marchai ainsi près d’une heure, jusqu’à un grand boulevard planté d’arbres grêles. Il y avait là tant de bruit, tant de gens, tant de voitures, que je m’arrêtai presque effrayé.
“ Comment me tirer d’ici ? pensai-je en moi-même.
Comment rentrer à la maison ? Si je demande le clocher de Saint-Germain-des-Prés, on se moquera de moi. J’aurai l’air d’une cloche égarée qui revient de Rome, le jour de Paques. ” Alors, pour me donner le temps de prendre un parti, je m’arrêtai devant les affiches de théatre, de l’air affairé d’un homme qui fait son menu de spectacles pour le soir. Malheureusement les affiches, fort intéressantes d’ailleurs, ne donnaient pas le moindre renseignement sur le clocher de Saint-Germain, et je risquais fort de rester là jusqu’au grand coup de trompette du jugement dernier, quand soudain ma mère Jacques parut à mes c tés. Il était aussi étonné que moi.
“ Comment ! c’est toi, Daniel ! Que fais-tu là, bon Dieu ? ” Je répondis d’un petit air négligent:
“ Tu vois ! je me promène. ” Ce bon gar on de Jacques me regardait avec admiration :
“ C’est qu’il est déjà Parisien, vraiment ! ” Au fond, j’étais bien heureux de l’avoir, et je m’accrochai à son bras avec une joie d’enfant, comme à Lyon, quand M. Eyssette père était venu nous chercher sur le bateau.
“ Quelle chance que nous nous soyons rencontrés! me dit Jacques. Mon marquis a une extinction de voix, et comme, heureusement, on ne peut pas dicter par gestes, il m’a donné congé jusqu’à demain... Nous allons en profiter pour faire une grande promenade... ” Là-dessus, il m’entra ne ; et nous voilà partis dans Paris, bien serrés l’un contre l’autre et tout fiers de marcher ensemble. Maintenant que mon frère est près de moi, la rue ne me fait plus peur. Je vais la tête haute, avec un aplomb de trompette aux zouaves, et gare au premier qui rira! Pourtant une chose m’inquiète. Jacques, chemin faisant, me regarde à plusieurs reprises d’un air piteux. Je n’ose lui demander pourquoi. “ Sais-tu qu’ils sont très gentils tes caoutchoucs ? me dit-il au bout d’un moment.
- N’est-ce pas, Jacques ? - Oui, ma foi ! très gentils... ” Puis, en souriant, il ajoute : “ C’est égal, quand je serai riche, je t’achèterai une paire de bons souliers pour mettre dedans. ” Pauvre cher Jacques ! il a dit cela sans malice; mais il n’en faut pas plus pour me décontenancer.
Voilà toutes mes hontes revenues. Sur ce grand boulevard ruisselant de clair soleil, je me sens ridicule avec mes caoutchoucs, et quoi que Jacques puisse me dire d’aimable en faveur de ma chaussure, je veux rentrer sur-le-champ. Nous rentrons. On s’installe au coin du feu, et le reste de la journée se passe gaiement à bavarder ensemble comme deux moineaux de gouttière... Vers le soir, on frappe à notre porte. C’est un domestique du marquis avec ma malle. 相关资料

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