法语小说阅读:三个火枪手(25)

全国等级考试资料网 2023-03-05 12:45:54 74

Les deux époux, quoiqu’ils ne se fussent pas vus depuis plus de huit jours, et que pendant cette semaine de graves événements eussent passé entre eux, s’abordèrent donc avec une certaine préoccupation ; néanmoins, M. Bonacieux manifesta une joie réelle et s’avan a vers sa femme à bras ouverts.

Mme Bonacieux lui présenta le front.

" Causons un peu, dit-elle.

-- Comment ? dit Bonacieux étonné.

-- Oui, sans doute, j’ai une chose de la plus haute importance à vous dire.

-- Au fait, et moi aussi, j’ai quelques questions assez sérieuses à vous adresser. Expliquez-moi un peu votre enlèvement, je vous prie.

-- Il ne s’agit point de cela pour le moment, dit Mme Bonacieux.

-- Et de quoi s’agit-il donc ? de ma captivité ?

-- Je l’ai apprise le jour même ; mais comme vous n’étiez coupable d’aucun crime, comme vous n’étiez complice d’aucune intrigue, comme vous ne saviez rien enfin qui p t vous compromettre, ni vous, ni personne, je n’ai attaché à cet événement que l’importance qu’il méritait.

-- Vous en parlez bien à votre aise, Madame ! reprit Bonacieux blessé du peu d’intérêt que lui témoignait sa femme ; savez-vous que j’ai été plongé un jour et une nuit dans un cachot de la Bastille ?

-- Un jour et une nuit sont bient t passés ; laissons donc votre captivité, et revenons à ce qui m’amène près de vous.

-- Comment ? ce qui vous amène près de moi ! N’est-ce donc pas le désir de revoir un mari dont vous êtes séparée depuis huit jours ? demanda le mercier piqué au vif.

-- C’est cela d’abord, et autre chose ensuite.

-- Parlez !

-- Une chose du plus haut intérêt et de laquelle dépend notre fortune à venir peut-être.

-- Notre fortune a fort changé de face depuis que je vous ai vue, Madame Bonacieux, et je ne serais pas étonné que d’ici à quelques mois elle ne f t envie à beaucoup de gens.

-- Oui, surtout si vous voulez suivre les instructions que je vais vous donner.

-- A moi ?

-- Oui, à vous. Il y a une bonne et sainte action à faire, Monsieur, et beaucoup d’argent à gagner en même temps. "

Mme Bonacieux savait qu’en parlant d’argent à son mari, elle le prenait par son faible.

Mais un homme, f t-ce un mercier, lorsqu’il a causé dix minutes avec le cardinal de Richelieu, n’est plus le même homme.

" Beaucoup d’argent à gagner ! dit Bonacieux en allongeant les lèvres.

-- Oui, beaucoup.

-- Combien, à peu près ?

-- Mille pistoles peut-être.

-- Ce que vous avez à me demander est donc bien grave ?

-- Oui.

-- Que faut-il faire ?

-- Vous partirez sur-le-champ, je vous remettrai un papier dont vous ne vous dessaisirez sous aucun prétexte, et que vous remettrez en main propre.

-- Et pour où partirai-je ?

-- Pour Londres.

-- Moi, pour Londres ! Allons donc, vous raillez, je n’ai pas affaire à Londres.

-- Mais d’autres ont besoin que vous y alliez.

-- Quels sont ces autres ? Je vous avertis, je ne fais plus rien en aveugle, et je veux savoir non seulement à quoi je m’expose, mais encore pour qui je m’expose.

-- Une personne illustre vous envoie, une personne illustre vous attend : la récompense dépassera vos désirs, voilà tout ce que je puis vous promettre.

-- Des intrigues encore, toujours des intrigues ! merci, je m’en défie maintenant, et M. le cardinal m’a éclairé là-dessus.

-- Le cardinal ! s’écria Mme Bonacieux, vous avez vu le cardinal ?

-- Il m’a fait appeler, répondit fièrement le mercier.

-- Et vous vous êtes rendu à son invitation, imprudent que vous êtes.

-- Je dois dire que je n’avais pas le choix de m’y rendre ou de ne pas m’y rendre, car j’étais entre deux gardes. Il est vrai encore de dire que, comme alors je ne connaissais pas Son Eminence, si j’avais pu me dispenser de cette visite, j’en eusse été fort enchanté.

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